Guerre du M23: conquérir plus d’espace pour forcer la négociation avec le gouvernement congolais(Augustin Muhesi)

« Plus d’espace, plus de pouvoir et plus d’influence en vue d’une éventuelle négociation », c’est la crainte de l’analyste politique et enseignant à l’Université Catholique du Graben (UCG), le Professeur Augustin Muhesi.

A l’en croire, c’est cette conquête qui justifierait l’avancée des rebelles vers la partie Nord de la province du Nord-Kivu.

« C’est une quête de plus de visibilité », a déclaré le Professeur Augustin Muhesi à beninipashe.cd.

Cet analyste politique pense qu’en attendant que la partie gouvernementale renverse peut-être la tendance, les conséquences de la guerre continuent d’être palpables. En effet, plusieurs milliers de familles ont été affectées par la guerre et traversent une situation humanitaire alarmante dans des zones touchées par le conflit.

Depuis quelques mois, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, avancent depuis le territoire de Rutshuru, où ils étaient principalement actifs, et celui de Masisi, et dans certaines localités du territoire de Lubero. Cette avancée est observée en dépit de la suggestion d’un couloir humanitaire par les États-Unis pour permettre aux organisations humanitaires d’atteindre des zones où les déplacés vivent dans des conditions précaires. Ce cessez-le-feu de 14 jours, qui prend fin ce 19 juillet, n’a pas été respecté par les rebelles. Mais le M23 accuse à son tour l’armée congolaise de ne pas respecter cette trêve.

Le Professeur Augustin Muhesi attire l’attention du gouvernement congolais sur les risques auxquels est exposée la province si les rebelles atteignaient la ville de Butembo.

« Conquérir la ville de Butembo pourrait signifier que le M23 se serait emparé de la grande ville commerciale du Nord-Kivu, où le commerce est florissant grâce aux importations venant d’Asie et des pays de l’Est de l’Afrique. »

Jusqu’à ce jour, le M23 n’est présent que dans une partie du territoire de Lubero, en dehors des zones qu’il occupe dans le territoire de Masisi, la quasi-totalité du territoire de Rutshuru et une partie de celui de Nyiragongo.

Meschac Tsongo, Goma

By Rédaction Rédaction

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