Ce mercredi 11 décembre 2024, lors de son discours annuel sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès, le Président Félix Tshisekedi a présenté un bilan qu’il qualifie de prometteur. Cependant, pour Fabrice Saa Mbili, acteur politique et cadre du parti politique Ensemble pour la République, fédération urbaine de Beni, ce discours reflète davantage un exercice de communication politique qu’un exposé sincère des réalités du pays.
A l’en croire, le recours constant à la conjugaison au futur simple dans ce discours est un indicateur flagrant de l’absence de réalisations concrètes. « Le Président ne cesse de parler de ce qu’il va faire, mais où sont les résultats tangibles des engagements pris depuis son premier mandat ? En politique, surtout pour un président en exercice, le futur simple devrait être banni. Ce que nous voulons entendre, ce sont les faits, pas des promesses », déclare-t-il.
Il critique également « la prétendue solidité de l’économie congolaise », affirmant que « l’économie ne se mesure pas dans les statistiques, mais dans l’assiette du peuple. Quelle croissance quand les ménages peinent à se nourrir et que les prix des denrées essentielles restent inaccessibles pour la majorité ? », s’est-il interrogé.
Saa Mbili juge déconcertant que des membres de l’Union sacrée aient applaudi un bilan largement contestable, qualifiant leur attitude de « preuve d’un décalage inquiétant avec les souffrances quotidiennes des Congolais ».
Pour lui, l’annonce de réserves internationales atteignant plus de 6 milliards USD ou d’une croissance prévue de 6 % est loin de rassurer les citoyens. « Ces chiffres abstraits ne reflètent pas la réalité du terrain. Si l’économie était si florissante, pourquoi la pauvreté persiste-t-elle avec autant de vigueur ? ».
Concernant les infrastructures, il dénonce un manque de suivi et de priorités claires. « Cela fait plusieurs années qu’on nous parle des routes nationales, mais ces chantiers traînent ou restent inachevés. Le contrat chinois revisité aurait dû produire des résultats concrets depuis longtemps. Au lieu de cela, ce sont encore des promesses sans échéances précises » martèle-t-il.
Fabrice Saa Mbili n’épargne pas non plus les mesures soi-disant prises pour le pouvoir d’achat.
« La baisse annoncée des prix des carburants ou la suspension de la TVA sur certains produits n’a eu qu’un impact limité. Les Congolais continuent de souffrir de la flambée des prix et de la dévaluation monétaire », ajoute-t-il.
Enfin, il fustige l’auto-satisfaction du Chef de l’État dans le secteur agricole. « Allouer 11 % du budget national à l’agriculture est une bonne initiative, mais cela reste insuffisant face aux défis immenses d’une population qui lutte pour se nourrir. Les programmes à long terme, comme celui de transformation agricole, risquent de rester des chimères si la gestion actuelle ne s’améliore pas »
Ce dernier estime que ce discours, loin d’être un bilan honnête, est un exercice de propagande pour justifier un second mandat qui n’a apporté que peu de changements dans la vie des Congolais.
« Nous voulons des actes et non des paroles. Les promesses, nous les avons entendues trop souvent. Il est temps de remettre les Congolais au cœur de l’action politique »conclut-il.
Azarias Mokonzi