Le Président rwandais Paul Kagame a pris la parole devant la presse nationale pour exprimer ses réflexions sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ses déclarations ont été marquées par une critique acerbe à l’encontre du Président angolais, João Lourenço, en charge de la médiation dans ce conflit complexe. Kagame n’a pas mâché ses mots, affirmant qu’il serait préférable de « changer » de médiateur. Selon lui, il est temps de rechercher une autre figure pour cette tâche délicate.
Dans son discours, Kagame a exprimé son contentement d’avoir quitté la table des négociations, arguant que le processus actuel n’était pas productif. Il a souligné la nécessité d’une nouvelle approche et de nouvelles perspectives pour parvenir à une solution durable. Cette déclaration révèle une fracture profonde dans les efforts diplomatiques visant à rétablir la paix dans cette région troublée.
Le président rwandais a également critiqué ce qu’il perçoit comme un traitement inégal de la part de la communauté internationale. « Ils ont permis à l’Ouganda d’envoyer ses troupes pour combattre l’ADF, et au Burundi d’entrer discrètement en RDC pour s’attaquer aux groupes armés ciblés, mais lorsqu’il s’est agi du Rwanda, ils ont refusé », a-t-il déclaré. Cette frustration met en lumière les tensions régionales et les défis diplomatiques auxquels sont confrontés les acteurs impliqués.
Cette sortie médiatique intervient dans un contexte de vives tensions entre les pays de la région des Grands Lacs, chacun accusant l’autre de soutenir divers groupes armés pour des motifs politiques et économiques. Les critiques de Kagame soulignent les difficultés rencontrées par les médiateurs internationaux pour naviguer dans ce paysage politique complexe et trouver un terrain d’entente acceptable pour toutes les parties.
Les propos de Paul Kagame jettent une lumière crue sur les difficultés des efforts de médiation en Afrique centrale. La recherche d’une paix durable dans l’Est de la RDC nécessitera non seulement des négociations habiles, mais aussi une confiance renouvelée entre les parties prenantes. Le rôle de médiateur, essentiel mais difficile, pourrait bien voir un changement de visage dans les prochains mois, à la lumière des appels à une nouvelle approche lancés par le dirigeant rwandais.
Dieumerci Matu
