Ce mercredi 6 novembre 2024, une opération menée par les militaires du 3203e Régiment de la FARDC a abouti à l’interception de douze combattants du groupe armé dirigé par Kambale Mayani. Ces individus, armés de six fusils d’assaut AK-47 et munis de plusieurs munitions, ont été arrêtés entre Biakato et Kasoko alors qu’ils étaient envoyés pour exploiter illicitement des ressources minières et sécuriser les concessions des ressortissants du Nord-Kivu dans le territoire de Mambasa, en province d’Ituri.
Cette arrestation soulève des questions cruciales sur la dynamique actuelle entre les forces armées congolaises et les mouvements dits Wazalendo, qui se présentent comme des acteurs clés du processus de paix initié par le chef de l’État. L’Union des Patriotes pour la Libération du Congo (UPLC), l’un des premiers mouvements Wazalendo à avoir adhéré à cette initiative, a publié une note d’information dénonçant le comportement de l’armée loyaliste. Selon eux, l’opération SOKOLA I et le commandant du secteur Grand Nord agissent contre leurs propres alliés, créant un climat de méfiance et d’angoisse parmi les patriotes.
« Nous dénonçons pour la énième fois, le comportement de l’armée loyaliste, FARDC à travers le commandement des opérations SOKOLA I, SECTEUR GRAND NORD. On ne comprend plus rien, la méthodologie actuelle de notre armée. Nos positions sont actuellement attaquées par cette dernière, le désarmement forcé de nos éléments voire des arrestations intempestives », dénonce ce mouvement armé.
Dans cette déclaration, les membres de l’UPLC rappellent qu’ils ont été intégrés dans la Réserve Armée de la Défense (RAD) par une ordonnance promulguée en mai 2023. Ils affirment que leur mission est de sécuriser la population et ses biens, mais dénoncent un désarmement forcé et des arrestations injustifiées qui les assimilent à des exploitants illicites de minerais. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’ils affirment que certains éléments de la FARDC sont impliqués dans des pratiques illégales telles que le vol du cacao auprès des populations locales.
« Plusieurs enquêtes ont prouvé l’implication des éléments FARDC dans la cueillette des #CACAO dans les champs de populations locales. Les WAZALENDO étant des collaborateurs de l’armée loyaliste, ont, d’une manière permanente, cherché à convaincre les militaires de cesser cette mauvaise pratique : vol du cocao, mais en vain. Voilà pourquoi, aujourd’hui, nous sommes devenus « des boucs émissaires » et chercher à être assimilé aux exploitants illicites de minerais. Nous vous informons que, notre rôle noble, c’est la sécurisation des personnes et leurs biens.
Alors, nous sommes disponibles à tout temps pour réfléchir avec les représentants de l’armée loyaliste, FARDC sur cette question afin d’éclairer l’opinion et mettre un terme à toute confusion que le chargé de communication et sensibilisation des opérations SOKOLA I, SECTEUR GRAND NORD, est en train de faire véhiculer dans les médias et réseaux sociaux. Nous, nous avons de preuve suffisante. L’armée loyaliste, FARDC, vole le cacao de la population ».
Les Wazalendo se disent décourager par cette méthodologie perçue comme une trahison envers les décisions prises par le chef de l’État. Ils appellent à une médiation urgente entre leur mouvement et l’armée afin d’éviter une escalade de la violence qui pourrait nuire aux efforts déjà fragiles pour instaurer la paix dans cette région troublée.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu est également interpellé pour intervenir dans cette crise croissante. La situation actuelle met en lumière non seulement les tensions internes au sein des forces armées congolaises mais aussi la complexité de la lutte pour le contrôle des ressources naturelles dans une province marquée par l’instabilité.
Alors que les Wazalendo se positionnent comme protecteurs des intérêts locaux face à l’exploitation illégale, le défi reste immense : restaurer la confiance entre les différentes parties prenantes tout en garantissant la sécurité des populations vulnérables.