BENI:Jean-Pierre Lacroix, évalue les résultats de la lutte contre les abus et exploitations sexuels (EAS) commis par les agents des Nations Unies, locaux ou expatriés.

Beni,le 3 Février 2024(beninipashe)-– En visite de travail à Beni au Nord-Kivu, le Secrétaire général adjoint aux opérations de la paix, Jean-Pierre Lacroix a évalué l’effectivité et les résultats des mesures mises en place par la MONUSCO pour faire face au phénomène d’abus et exploitations sexuels (EAS) commis par les agents des Nations Unies, locaux ou expatriés.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix était accompagné d’une forte délégation composée entre autres de Christian Saunders, coordinateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels, Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée de la stratégie de gestion, de la politique et de la conformité, Bintou Keita, Cheffe de la MONUSCO ou encore le commandant intérimaire de la Force de la Monusco, le général Diouf Khar.
Arrivés à Beni le vendredi 2 février,Jean-Pierre Lacroix et sa suite ont d’abord reçu une présentation de la situation sécuritaire de la région et ont ensuite échangé avec des membres des réseaux communautaires de signalement de plaintes (CBCN). Il a été question de voir ensemble comment améliorer la réponse des Nations Unies aux abus et exploitations sexuels commis par le personnel (civil, policier et militaire) de l’ONU dans la région.

Par exploitation et abus sexuels (EAS), il faut comprendre « le fait d’abuser ou de tenter d’abuser d’un état de vulnérabilité d’une personne, d’un rapport de force ou de confiance inégal en vue d’obtenir des faveurs sexuelles, y compris mais non exclusivement, en proposant de l’argent ou d’autres avantages sociaux, économiques ou politiques ». Cela comprend aussi la prostitution.

Christian Saunders, coordinateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels, a rappelé les « dégâts réputationnels » que peut causer l’EAS aussi bien pour les auteurs que pour les Nations Unies :

« Vous devez savoir qu’un seul cas avéré d’exploitation et d’abus sexuels est une honte pour vous-même, pour votre famille, pour votre unité, votre contingent, votre pays, et pour la Mission », a-t-il déclaré.

Pour lutter contre cette mauvaise pratique, le Secrétaire général de l’ONU a mis en place une politique dite de « tolérance zéro ». Au niveau de la MONUSCO, Bintou Keita en a fait son cheval de bataille.

Ainsi, la Mission a développé une batterie de mesures préventives qui ont permis sinon de mettre fin, du moins limiter drastiquement les cas d’EAS :

  • Le couvre-feu
  • Des formations à la prévention contre l’EAS au profit de toutes les catégories de personnel (militaire, policier et civil)
  • Les sensibilisations de communautés à la prévention contre l’EAS
  • La formation des points focaux à la transmission de plaintes à travers les CBCN
  • L’identification de zones interdites au personnel onusien (out of bounds-off limits)
  • La distribution au personnel de cartes de poche « tolérance zéro » qui résument les normes de conduite contre l’exploitation et l’abus sexuels
  • L’interdiction de fréquentation de certains endroits (bars, boites de nuit…)
  • L’installation de caméras de surveillance dans des bases militaires pour contrôler les mouvements de personnel
  • L’aménagement de périodes de repos et de récupération pour le personnel
  • Ou encore l’organisation d’activités socioculturelles et sportives au profit du personnel.

Les communautés locales saluent elles aussi les résultats de cette politique de la MONUSCO. C’est le cas de Josué Muhindo Kapisa, président du CBCN de Beni qui dit noter avec satisfaction une nette amélioration de la situation :

« Par rapport à la période d’avant novembre 2023, aujourd’hui la situation est calme et stable ; car les femmes libres qui vivaient sur le dos des contingents se lamentent trop : cela prouve que cette mesure est encourageante. Les mesures mises en place par la MONUSCO sont salutaires, elles permettent de redorer l’image de la MONUSCO. Cela pourrait renforcer la confiance entre la communauté et les Nations Unies. Nous félicitons sincèrement la MONUSCO pour les mesures prises, cela prouve l’attention particulière qu’ils mettent sur la question liée aux abus et exploitations sexuels et nous encourageons que la mesure ne souffre d’aucune faille ».

Jean-Pierre Lacroix a félicité les membres (volontaires) des différents réseaux communautaires de rapportage de plaintes pour le sacrifice et leur contribution à l’éradication des abus sexuels.

Joël Bibuya & Jean TOBIE OKALA

By Rédaction Rédaction

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