Depuis dimanche 15 décembre, après l’échec du sommet de Luanda, qui a avorté en raison de l’absence du président Kagame, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, s’emparent des entités congolaises dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
Toutes les scènes sont filmées pour étaler ce que certains qualifient d’humiliation des forces loyalistes qui venaient à peine de reconquérir ces territoires. Au total, dix entités sont tombées entre les mains de ces rebelles depuis le début des attaques.
Interrogations et éclaircissements
En effet, la chute de ces entités soulève des questions pertinentes. Certains s’interrogent sur la possibilité qu’un groupe de jeunes gens, souvent moins équipés et moins nombreux, parvienne à faire fléchir une armée nationale supposée structurée et mieux organisée. D’autres veulent connaître les causes réelles de cette situation, ne comprenant pas comment une armée nationale peine à venir à bout d’un groupe de jeunes combattants. Ces questions importantes amènent plusieurs citoyens à penser à une infiltration bénéfique pour l’ennemi.
Cependant, une enquête menée par Benipashe.cd révèle certaines réalités cachées intentionnellement par ces assaillants. Les éléments présentés dans différentes vidéos filmées après la chute d’une entité ne sont pas les véritables auteurs de ces succès. Une unité spéciale composée de l’armée rwandaise et d’autres militaires de différents pays est impliquée dans ces batailles, où il y a peu de résistance du côté des FARDC et des Wazalendo, qui préfèrent abandonner les entités pour protéger les vies humaines des tirs croisés avec l’ennemi. Lorsque qu’un village tombe, la force spéciale du RDF et d’autres militaires venus de différents pays, dont le Mozambique, se retirent pour laisser les rebelles du M23 se vanter de leurs conquêtes.
Lorsque les rebelles du M23 présentent ces jeunes soldats, les critiques acerbes se dirigent contre l’armée congolaise. Certains Congolais vont jusqu’à discréditer et vilipender erronément les FARDC, sans comprendre qu’ils jouent le jeu de l’ennemi. Bien que le Rwanda ne souhaite pas exhiber cette force, le ministre des affaires étrangères considère régulièrement cette intervention comme une mesure de défense du Rwanda.
L’objectif de la rébellion est de diviser l’armée congolaise de sa population afin d’ouvrir la voie à leurs opérations, indiquent plusieurs observateurs. Du côté congolais, l’armée se réorganise pour récupérer les entités perdues. Selon certaines sources, les positions des FARDC ont été renforcées en personnel pour contrer les plans du gouvernement rwandais.
Azarias Mokonzi
