Dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre 2024, la police nationale congolaise a mené une opération de bouclage dans plusieurs quartiers de la commune de Mont Ngafula, dans l’ouest de la ville de Kinshasa. Cette intervention, orchestrée par le commissariat provincial de la police de la capitale, visait à lutter contre l’insécurité croissante qui touche cette partie de la ville.
L’opération, qui a mobilisé des unités spéciales, a permis l’arrestation de plus de 100 individus, dont deux militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et une femme accusée de complicité avec des malfaiteurs. Selon les autorités, les arrestations ont été effectuées après une série de plaintes déposées par les habitants, qui dénonçaient des actes criminels récurrents dans les quartiers ciblés.
Le commandant de la police de la ville de Kinshasa a expliqué que l’opération a été lancée en réponse aux appels à l’aide des habitants des quartiers Mama Mobutu 1 et 2, qui avaient signalé des actes de délinquance et d’insécurité croissante.
« Nous avons pris cette décision après avoir entendu les cris de détresse de la population. Ils ont alerté les numéros d’urgence de la police pour signaler des attaques récurrentes contre les personnes et leurs biens », a-t-il précisé.
Dans ce contexte, les forces de l’ordre ont intensifié leur présence sur le terrain. Les autorités ont mentionné que l’opération visait à déstabiliser deux gangs opérant dans la zone. Ces groupes criminels étaient accusés de violences physiques, de vol à main armée et de trafic de drogues, notamment du cannabis, qui a été saisi en grande quantité lors de l’opération.
Parmi les objets saisis figurent des effets militaires, des armes blanches et une importante quantité de cannabis, ce qui témoigne de la diversité des activités criminelles qui se déroulaient dans ces quartiers.
Le quartier de Munguludiaka, situé à la frontière entre les communes de Bandalungwa et de Champ des tirs, a également été le théâtre de cette intervention.
Malgré les obstacles logistiques et sécuritaires, le commissaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimbalimba, responsable de l’opération, a fait état de la mobilisation de ses troupes pour intervenir dans cette zone plus sensible.
« Nous avons déployé nos équipes pour éradiquer ces groupes criminels qui terrorisent la population depuis trop longtemps », a-t-il déclaré.
Cette intervention a été bien accueillie par la population locale, qui se sentait de plus en plus vulnérable face à l’augmentation des actes de violence dans la commune. Toutefois, les autorités ont souligné qu’il ne s’agissait que d’une étape dans une série d’opérations prévues pour restaurer la paix et la sécurité dans toute la ville.
Dans son discours, le commandant de la police de Kinshasa a également insisté sur la nécessité de renforcer les commissariats locaux pour une meilleure gestion de la sécurité au niveau de la base.
« Nous avons vu que certaines zones nécessitent un soutien accru. Le sous-commissariat de Mont Ngafula sera renforcé aujourd’hui pour mieux répondre aux besoins de la population », a-t-il assuré, soulignant la volonté des autorités de renforcer les infrastructures sécuritaires de la commune.
L’opération survient quelques jours après une manifestation populaire à Mont Ngafula, où les habitants ont exprimé leur mécontentement face à la recrudescence de l’insécurité, exacerbée par l’évasion de prisonniers de la prison centrale de Makala. Ce dernier incident a particulièrement inquiété les citoyens, d’autant plus qu’il a mis en lumière la fragilité du système pénitentiaire et la possibilité d’une organisation criminelle de plus grande envergure.
Le commissaire divisionnaire a assuré que la police reste déterminée à poursuivre ses efforts pour restaurer la sécurité et offrir un environnement plus paisible aux Kinois. « Notre priorité reste la sécurité des habitants de Kinshasa, et nous allons continuer à lutter contre toutes les formes de criminalité pour assurer la tranquillité des Kinoises et Kinois », a-t-il conclu
Christian Balewa