Beni, 22 janvier 2025(BENINIPASHE)– Lors de son deuxième et dernier jour de sa visite à Beni, Christian Saunders, Coordonnateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations-Unies à l’exploitation et aux abus sexuels, a rencontré les membres du réseau communautaire de signalement des plaintes (CBCN). Les discussions ont porté sur plusieurs sujets, notamment l’expérience de gestion des alertes concernant les cas de violences basées sur le genre, ainsi que les cas d’exploitation et d’abus sexuels impliquant certains membres du personnel des Nations Unies.
« Nous avons partagé les expériences vécues au sein de la communauté, en particulier les récits des victimes d’exploitation et d’abus sexuels », a souligné Eugénie Kavugho, vice-présidente du CBCN. Les membres du réseau ont également évoqué les défis auxquels ils font face pour pérenniser leurs activités, notamment le manque de ressources financières.
Un obstacle majeur : le manque de moyens financiers
Eugénie Kavugho a exprimé les préoccupations du réseau : « Nous avons recommandé d’avoir une autonomie financière qui nous permette d’alerter et de prévenir, même en l’absence de financements ou d’accompagnement des agences des Nations Unies ». Elle a également insisté sur l’importance de mettre en place des activités génératrices de revenus pour garantir la continuité des interventions.
Il est important de noter que les Nations-Unies ont été confrontées à des allégations d’implications de leurs éléments dans des violences sexuelles à Beni. Selon des rapports de l’ONU, des cas de violences sexuelles ont été commis par des membres du personnel de la MONUSCO, la mission de maintien de la paix des Nations-Unies en République démocratique du Congo. Ces allégations ont soulevé des préoccupations quant à l’efficacité de la réponse de l’ONU à ces abus.
La sensibilisation et la formation, des armes essentielles
Christian Saunders a souligné l’importance de la sensibilisation et de la formation pour lutter contre l’exploitation et les abus sexuels : « Nous avons entrepris des actions dans ce domaine, notamment en matière d’information, de formation, d’éducation, et de renforcement des capacités des membres du réseau communautaire de signalement des plaintes. » Les agences des Nations Unies telles que l’UNFPA travaillent également pour assister les victimes.
Christian Saunders a réitéré son engagement personnel à lutter contre l’exploitation et les abus sexuels : « Il s’agit de ma troisième visite en deux ans, et je continuerai à venir ici afin que, ensemble, nous puissions poursuivre cette lutte. » Il a également souligné l’importance d’une mobilisation collective et d’efforts constants pour combattre ce fléau.
« Les casques bleus ont pour mission de protéger la population et de rétablir la paix. Si le protecteur devient l’agresseur, c’est inexcusable », a déclaré Christian Saunders. « L’exploitation et les abus sexuels causent des traumatismes et détruisent la vie des populations déjà confrontées à d’énormes difficultés au quotidien ».
Benjamin Sivanzire
