RDC : réduction du nombre des déplacées internes, voici les non-dits

réduction du nombre des déplacées internes, voici les non-dits

Beni,le 31 août 2024(Beninipashe)– Plus de 6,4 millions des personnes vivent hors de leurs domiciles en République Démocratique du Congo. Ces déplacés internes sont soit accueillis dans des familles d’accueil ou des camps des déplacés internes.

« Depuis le début de l’année 2024, plus de 1 400 000 personnes se sont nouvellement déplacées en RDC portant le total à environ 6,4 millions de personnes déplacées. Les femmes représentent 51% de la population déplacée. Plus de 80% des déplacements sont dus aux attaques et affrontements armés. Au cours des 3 derniers mois, les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Sud-Kivu on accueilli le plus grand nombre de personnes retournées », affirme une note de la Coordination Humanitaire des Nations-Unies publié fin Août 2024.

« Ce chiffre est en baisse comparé aux 7,3 millions observés en mai 2024. Baisse du fait des mouvements de retours spontanés constatés, des données de la DTM transmises au mois de juin et de l’application de la règle des 24 derniers mois », ajoute le même rapport.

Des retournés dans les zones sous le M23

Parmi les causes de diminution du nombre des déplacés internes figure le retour dans leurs localités d’origines des centaines des milliers des déplacés dans les zones sous contrôle du Mouvement du 23 Mars au Nord-Kivu.

La précarité de la vie dans des camps des déplacés avec le manque des besoins primaires a réduit l’espoir des personnes déplacées d’y vivre très longtemps. Le non accès des organisations humanitaires à ces camps suite à l’intensification des affrontements autour ou des bombardements dans des camps qui ont fait des centaines des victimes tuées en est une autre raison. Cette stratégie du Mouvement du 23 Mars visait à pousser la population dans des camps à faire moins confiance aux stratégies de leur sécurisation par le régime de Kinshasa.

Pour assurer leur retour, l’Alliance Fleuve Congo aurait rendu disponible des véhicules. Ces engins effectuent des trafics entre les zones en profondeur sous contrôle de l’Alliance armée en Territoire de Rutshuru et l’entrée nord de la ville de Goma.

Des faux déplacés

« Des véhicules s’arrêtent à Kibumba où se trouvent des barrières de l’armée congolaise. Sur place ils sont déchargés avant que les passagers n’empruntent des motos pour la ville de Goma. Nous avons toujours appris qu’il y a des déplacés qui rentrent dans les zones sous contrôle du M23 mais d’autres sont forcés d’intégrer le groupe armé », nous a confié un taximan rencontré à l’entrée de l’aéroport de Goma mi-août.

En montrant une résidence non loin de la route principale de son ancien collègue disparu, il affirme que « l’homme jadis considéré comme tué par le M23 a dernièrement fait signe sur téléphone de son enrôlement forcé dans le rang de la rébellion alors que son deuil s’était déjà clôturé par ses proches ».

La société civile pro gouvernement de Kinshasa dans les zones occupées alerte quant à elle sur l’occupation des maisons des déplacés absents par « des personnes inconnues qui seraient de nationalité rwandaise importées par le M23 et son alliée du Rwanda Defense Forces ». Ces alertes ont d’abord été relayées par la jeunesse de Rutshuru puis par la société civile coordination du Nord-Kivu avant d’être relayées par des médias nationaux et internationaux.

Une version toujours réfutée par le M23 qui accuse Kinshasa de faire des déplacés « des boucliers humains ou de fond de commerce pour les envoyer de Kinshasa qui se contente de rendre dans des camps des déplacés une fois à Goma pour justifier des frais de mission ».

Pendant ce temps dans la cité de Kichanga occupée depuis 10 mois par le M23 des alertes sur la disparition des jeunes autochtones de la place se multiplient. Si certains sont tués d’autres par ailleurs sont portés disparus.Une inquiétude sur « la tentative de remplacement de la population locale par des étrangers», nous confient un habitant joint par téléphone depuis Kaseghe, en Territoire de Lubero,en début de semaine.

Benjamin Sivanzire

By Rédaction Rédaction

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