« La diplomatie a atteint ses limites », a déclaré l’acteur politique Fabrice Saa Mbili, réagissant à la rencontre avortée prévue dimanche à Luanda entre le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame.La délégation rwandaise, dans un acte de mépris manifeste, a boycotté les discussions, confirmant une fois de plus l’attitude provocatrice de Kigali dans la crise à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Selon Fabrice Saa Mbili, il est désormais clair que toute tentative de négociation avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, revient à légitimer leurs revendications et à entériner des pratiques comme le mixage et le brassage des forces rebelles dans l’armée nationale, une solution qui a déjà montré ses limites. « Des accords signés à Sun City, Lusaka, Pretoria, Kampala, Nairobi et, récemment, Luanda ont tous offert des brèches permettant aux rebelles de renaître après quelques années d’accalmie », souligne-t-il.
Face à cette situation, SaaMbili appelle le gouvernement congolais à prendre ses responsabilités en activant sans délai l’option militaire.
« Négocier avec le M23, c’est renier notre souveraineté. Nous disposons d’un budget militaire dépassant le milliard de dollars, il est temps de l’utiliser efficacement. La montée en puissance de nos forces armées, si souvent vantée, doit se traduire sur le terrain par des actions décisives », insiste-t-il.
Pour lui, les outils modernes, notamment les drones, doivent être déployés pour frapper efficacement les groupes armés qui occupent illégalement le territoire congolais. La fin du cessez-le-feu devient une nécessité, car elle permettrait aux Forces armées de la RDC (FARDC) de riposter vigoureusement et de défendre l’intégrité territoriale du pays.
Il rappelle que le plan de neutralisation des FDLR, proposé par Kinshasa en échange du retrait des troupes rwandaises (RDF), a été ignoré par Kigali, qui préfère désormais des négociations directes avec le M23. « Le masque est levé : Paul Kagame se sert des FDLR comme prétexte pour justifier son ingérence. Le Congo doit se faire respecter en démontrant sa capacité à défendre ses frontières », conclut-il.
Beninipashe
