La situation sécuritaire reste toujours alarmante dans la majeure partie de la province de l’Ituri, une entité administrative politique sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui donne labilité du pouvoir aux hommes en uniforme.
Cette province est devenue malgré l’état de siège, l’épicentre des attaques des groupes armés locaux et étrangers, qui se disputent le contrôle de certaines entités.
Dans moins de 28, OCHA un organisme de l’ONU, et d’autres sources locales, ont documenté plusieurs violations des droits de l’homme. cent soixante-dix ( 170) civils ont été tués dans cet intervalle, soit du 14 Avril au 12 Mai 2023 .
« Les violences contre les populations civiles se sont poursuivies dans les territoires de Djugu,
Irumu, Mambasa et Mahagi, où près de 170 personnes ont été tuées entre le 14 avril et le 12 mai, selon des sources humanitaires et les autorités locales.
Entre le 28 avril et le 6 mai 2023, des éléments armés ont mené une série d’attaques dans plusieurs villages du territoire de Mambasa, entraînant la mort d’au moins 39 civils et l’enlèvement de huit autres personnes, et plusieurs maisons ont été incendiées. Ce nouvel épisode de violences survient alors que cette zone avait connue, ces dernières semaines, un mouvement graduel de retour de la population, en raison d’une relative accalmie.
Dans le territoire de Djugu, une incursion d’éléments armés dans les zones de santé de Fataki et Drodro a causé la mort d’au moins 18 civils le 29 avril. De même, des attaques armées survenues entre le 14 et 15 avril dans les zones de santé de Kilo et de Mongbwalu ont fait 55 morts et 14 blessés. Ces événements ont entraîné le déplacement temporaire de plus de 16 600 personnes, dont près de 80% ont pu retourner chez elles après le renforcement des forces de sécurité dans la zone » écrit OCHA.
D’après la même source , la situation sécuritaire précaire qui se vit sur l’ensemble de la province de l’Ituri, est à la base d’une crise humanitaire inquiétante dans les zones de santé de Rwambara , située dans le territoire d’Irumu et celle de Bambu dans le territoire frère de Djugu.
« Des affrontements violents ont éclaté entre deux milices communautaires rivales dans le sud de la zone de santé de Bambu (territoire de Djugu) et dans la zone de santé voisine de Rwampara (territoire d’Irumu), entraînant la mort d’au moins 37 civils. Plus de 1 000 maisons ont été incendiées, obligeant plus de 5 000 personnes à se déplacer vers d’autres villages voisins, y compris vers la ville de Bunia. Cette situation aggrave la crise humanitaire dans ces deux zones de santé, où plus de 134 000 RD Congo : Situation humanitaire dans la province de l’Ituri 16 mai 2023 personnes déplacées ont trouvé refuge depuis plusieurs mois. Le 3 mai 2023, des affrontements entre groupes armés dans le territoire de Mahagi ont causé la mort de 14 personnes» lit-on dans ce document, qui poursuit que;
« Environ 15 000 personnes (77,08 %) de l’aire de santé de Yilo, qui étaient retournées dans leurs villages en mars 2023 après avoir été déplacées en décembre 2022 en raison de l’insécurité, se sont de nouveau déplacées vers la zone de santé voisine de Biringi, dans le Territoire d’Aru. Depuis le début de l’année, une série de violences a perturbé le fonctionnement de six structures de santé dans la zone, dont trois ont été pillées, et interrompu l’éducation de près de 20 000 enfants » conclut Ocha sur son compte Tweeter.
Des déplacements de la population s’observe du jour au lendemain dans cette partie. des élèves et ecololiers contraints d’abandonner les cours, visiblement l’insécurité imposée par des groupes armés locaux et étrangers reste une situation cauchemardesque pour l’évolution de la province de l’Ituri.
Elias Lwayivweka depuis Bunia