Depuis la publication des résultats des élections générales organisées par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) le 20 décembre 2023, le pays reste confronté d’une part par l’installation des institutions et d’autre part par l’insécurité grandissante à l’Est où une partie reste occupée par les rebelles du M23-RDF.
Malgré l’insécurité qui bat son plein dans la partie orientale de la RDC notamment à Beni où les terroristes islamistes d’Allied Democratic Forces (ADF) poursuivent leurs actions bellicistes et à Masisi, Rutshuru et Nyiragongo où les rebelles du M23-RDF contrôlent une bonne partie, d’aucuns pensent que cette situation intéresse moins à l’heure actuelle les politiques congolais qui se disputent les postes.
Des conciliabules autour du partage du gâteau après le pari gagné de décembre 2023 alimentent l’attention des dirigeants congolais censés donner des réponse aux problèmes de la population.
Certains analystes déplorent cette attitude manifestée par les dirigeants congolais alors que le pays brûle à l’Est.
D’après maître Fabrice Mulwahali, un activiste des droits humains, il s’observe un relâchement sans pareil, spécialement en matière de sécurité à l’Est du pays par les gouvernants.
« Les rebelles se baladent en toute liberté, causant d’énormes dégâts et cette situation tend à se normaliser tant chez les victimes que chez les dirigeants. Ainsi, l’on peut remarquer à cet égard que l’homme politique congolais ne cherche le pouvoir pour le pouvoir » déplore-t-il.
Ce dernier Indique que cette situation est dûe à l’égoïsme de l’homme politique congolais en quête de ses intérêts.
« 4 mois après les élections, aucun gouvernement sorti, pas de bureau définitif de l’Assemblée Nationale, le chef de l’État toujours sur les voyages inutiles et budgétivores, la dette publique prend de l’ascenseur, et personne n’en parle parce que chacun des politiciens voudrait d’abord obtenir sa part de gâteau et c’est ça l’actuelle conquête, tout le reste ne sert à rien » a affirmé maître Fabrice Mulwahali qui estime que face à cette naïveté, « la population doit assumer son choix porté sur des médiocres et tirer des leçons en comprenant qu’elle ne peut compter que sur elle-même », a-t-il précisé.
De sa part, l’ASBL Jeunes Patriotes Consolidateurs de la Paix (JPCP) pense que l’attention du gouvernement sur la crise à l’Est n’est pas encore sentie.
D’après son président, il s’observe une sorte de méfiance qui caractérise les gouvernants face au coulement de sang dans certaines régions de l’Est.
« Il y a plus de concentration sur l’installation et la stabilisation de la classe politique, que ce soit au parlement ou à l’exécutif. Ce qui les inquiète aujourd’hui, c’est leur positionnement politique alors qu’à Beni et ailleurs le sang coule. On ne sent pas nos dirigeants dans ce bain de sang » a dit Benjamin Asimoni.
« C’est la répartition des postes qui intéresse les leaders politiques de l’Union Sacrée » a fait savoir Clovis Mutsuva d’Ensemble pour la République qui condamne le silence des leaders du Nord-Kivu face aux massacres en répétition dans la région.
« Comment expliquer que dans une région avec 4 ministres, l’on tue, mais tout le monde observe un silence, aucun message de compassion, de qui se moquent-ils. Tous ont peur de dénoncer pour éviter de ne pas être reconduit dans le prochain gouvernement. Malheureusement au-delà de nos fils et filles ministres, nous sommes en face d’un gouvernement incompétent, d’un régime caractérisé par la démagogie, la manipulation, un président plaintif qui n’a jamais été au courant de la situation de Beni, qui vous dira que c’est Kagame qui tue à Sayo ».
La première ministre va poursuivre ses consultations sur la formation de son gouvernement jusqu’à une date encore non communiquée, font savoir plusieurs sources dans la capitale, qui affirment que des leaders politiques de la majorité font de tour autour de la cheffe de l’exécutif national.
Azarias Mokonzi