Les relations entre la République Démocratique du Congo et la force de l’EAC, déployée dans sa partie Est pour combattre officiellement les rebelles du M23, semblent n’est pas être au bon fixe depuis quelques jours.
En effet, la position affichée par la force de l’EAC face à la tension belliqueuse menée par les rebelles du M23 appuyés selon le gouvernement congolais par le Rwanda, n’est pas apprécié par les officiels congolais qui craignent une complicité, sans qu’ils ne doutent bien-sûr de la bonne foi de cette force de la sous-région. Dans les salons politiques à Kinshasa, les officiels congolais déplorent l’attitude défensive des cadres de cette force face aux activités menées par les rebelles. Dans plusieurs interventions médiatiques, la force de l’EAC a toujours rejeté la thèse selon laquelle, elle est dotée d’un mandat offensif pour combattre le M23, ce que le gouvernement congolais n’a jamais soutenu en invoquant un dribble stratégique.
Kinshasa et EAC : le chat et le chien s’affrontent froidement
Alors que l’hypocrisie entre Kinshasa et la force de l’EAC, faisait écho, sans surprise, le commandant de cette force régionale, le général major Jeff Nyagah a démissionné de ses fonctions à la tête des opérations jeudi 27 avril 2023 depuis la ville de Goma.
Il a invoqué dans sa lettre adressée à l’honorable secrétaire général de cette organisation sous-régionale régionale, de problème de sécurité lié à sa personne. Il ne doute pas d’un complot. Kinshasa lui reproche son inaction face au M23 et lui dénonce des intimidations et pressions politiques.
« Honorable Secrétaire général, comme vous le savez, il y a eu une tentative d’intimidation de ma sécurité à mon ancienne résidence par le déploiement d’entrepreneurs militaires étrangers (mercenaires) qui ont placé des dispositifs de surveillance, fait voler des drones et effectué une surveillance physique de ma résidence au début du mois de janvier 2023, ce qui m’a contraint à déménager. Honorable Secrétaire Général, il y a également eu des campagnes médiatiques négatives bien orchestrées et financées visant ma personnalité et de fausses accusations écrites directes sur la complaisance de l’EACRF dans la gestion du groupe M23 (voir les lettres ci-jointes). Cett situation est encore aggravée par les pressions exercées par le gouvernement de la RDC en faveur d’une rotation de la FC tous les trois (3) mois, ce qui n’était pas prévu dans le mandat actuel. En outre, la récente suspension du compte Facebook de l’EACRF est une indication d’un possible sabotage des efforts de la Force régionale.
Honorable Secrétaire général, c’est en gardant cela à l’esprit et en procédant à une évaluation plus approfondie que je suis parvenu à la conclusion que ma sécurité en tant que commandant de la force n’est pas garantie dans la zone d’opération. En outre, la frustratio actuelle a rendu ma mission intenable, d’où la décision prudente de quitter la zone de la mission », a-t-il expliqué dans sa lettre de démission.
Quelques heures après sa démission, le président Kényan, William Rutoo, a procédé à la nomination d’un nouveau commandant des opérations. Il s’agit notamment du général de division Muthuri Kiugue Alphaxard.
Dans la communauté, le retrait sur le territoire congolais de cette force est réclamé. D’aucuns estiment que c’est une autre force « inutile » aux agendas cachés qui s’ajoutent sur d’autres qui sont sur le territoire congolais.
Azarias Mokonzi